You Really Got Me (compil) - Kinks (The) (-)


1. You Really Got Me
2. All Day And All Of The Night
3. Tired Of Waiting For You
4. Everybody's Gonna Be Happy
5. Set Me Free
6. See My Friend
7. Till The End Of The Day
8. Dedicated Follower Of Fashion
9. Sunny Afternoon
10. Dead End Street
11. Waterloo Sunset
12. Autumn Almanac
13. Wonderboy
14. Days
15. Plastic Man
16. Victoria
17. Lola
18. Apeman
19. You Do Something To Me
20. Where Have All The Good Times Gone

 

En plus de posséder les albums "classiques" des Kinks, il vous faut absolument posséder une compilation. Pourquoi, me direz-vous ? Tout simplement parce que plusieurs singles des Kinks ne se trouvent pas sur leurs albums. Et parce qu'avant 1966, année de Face To Face, les Kinks ont sorti des chansons brillantissimes.

Je dirais même que les Kinks sont le seul groupe anglais dont les premiers singles demeurent indispensables. On peut se passer de "Love Me Do" ; mais on ne saurait se passer de "You Really Got Me". Les Kinks, dès 1964, avaient un son incroyablement moderne, au point d'apparaître quinze ans plus tard comme des parrains du mouvement punk. D'ailleurs, les Pretenders obtiendront un hit avec "Stop Your Sobbing", une gemme oubliée du premier album.

Nombreuses sont les compilations des Kinks qui pourraient faire l'affaire. Je donne juste ici quelques brefs commentaires sur "You Really Got Me", une compil très populaire que chacun pourra aisément se procurer. D'autres compils sont sans doute meilleures, mais je ne sais rien de leur distribution ni de la durée de vie qu'elles auront... S'il s'agit de juger de la qualité d'une compilation des Kinks, c'est bien simple, il faut se fier à cet adage de kinksophiles : plus il y a de chansons, meilleure est la compilation.

Avec "You Really Got Me", en 1964, Ray Davies invente le hard-rock. C'est une chanson qui renoue avec la simplicité des pionniers. Un riff au son très distordu (obtenu selon la légende en perçant le haut-parleur d'un ampli) suivi d'un solo d'équilibriste de Dave. Imparable. Les Kinks remettront ça avec "All Day And All Of The Night".

Dans cette première période, les Kinks vont aligner plusieurs singles nerveux. Mais ils vont aussi se montrer capables de varier la formule. "Tired Of Waiting For You" est basée sur un arpège très bien trouvé. Et "Set Me Free" est extraordinaire. Elle condense plusieurs recettes de songwriters trouvées par les Kinks : on trouve une des premières descentes harmoniques de Ray, matrice de nombre de leurs meilleures chansons, associée au mode mineur (dont il sera un des grands peintres) et au son rauque de la guitare de Dave.

Parmi les autres sommets de cette première période, citons le formidable "Till The End Of The Day", parsemés de riffs et de choeurs énergiques. Les Kinks, ici, se révèlent en sauveurs du rock.

Plus original, maintenant : "See My Friends". Voilà une chanson qui intègre les sons répétitifs du raga indien, tout en restant très mélodieuse. Un moment important dans l'histoire de la pop.

"Dedicated Follower Of Fashion", chanson de 1965, révèle les nouvelles ambitions de Ray parolier. Lui qui était un des hérauts du mouvement londonien des mods en vient à persifler le dandysme de ces jeunes oisifs. Une chanson sarcastique : il y en aura d'autres.

"Sunny Afternoon" : un tube énorme et le sommet de l'album Face To Face.

"Dead End Street" : sorti un mois après Face To Face, ce single est particulièrement marquant. La rythmique de guitare reste binaire, mais l'instrumentation est augmentée d'instruments à vent. Les paroles : Ray Davies décrit crument la vie des pauvres gens d'une impasse londonienne.

"Waterloo Sunset" : la plus belle chanson du monde. Elle est sur Something Else.

"Autumn Almanach" (une chanson de jardinage !) et "Wonderboy", deux des chansons les mieux arrangées des Kinks, sont sorties dans la foulée de Something Else.

"Days" est une des chansons les plus sincères de Ray. Elle est sortie en 1968, dans la même période que Village Green Preservation Society (elle figure d'ailleurs dans la version américaine). C'est un cri d'adieu adressé à Rasa, celle qui l'a accompagné ses plus belles années et qui le quittera définitivement en 1973. On ne quitte pas Ray Davies aussi facilement !

"Victoria" : la chanson inaugurale de l'album Arthur.

"Plastic Man" : un single datant de cette époque.

"Lola" (la célébrissime Lola) et "Apeman" sont deux chansons issues de l'album Lola Vs. Powerman And The Moneyground, une attaque en règle contre l'industrie du disque.

Enfin, "Where Have All The Good Times Gone" est une bonne chanson rock en power chords, dans l'esprit de "Till The End Of The Day".

Comme on peut le voir, les Kinks ont été au top pendant de longues années. De 1964 à 1972, en fait. A peu près comme les Stones, mais sans trou.  

              Damien Berdot
© D. BERDOT - dberdot@yahoo.fr